Nul besoin d’être un gros joueur pour connaître la franchise Assassin’s Creed. En plus d’être l’une des licences de jeux les plus vendues au monde, elle a également été portée sur grand écran en 2016, avec un casting aux petits oignons ! Jugez plutôt : Michael Fassbender, le Magneto des nouveaux X-Men, Charlotte Rampling, mais aussi Jeremy Irons, et bien sûr, la plus américaine des actrices françaises : Marion Cotillard… Et si le casting, tout comme la bande annonce sortie à l’époque, pouvaient augurer du meilleur pour l’adaptation d’un jeu vidéo, on a malheureusement très vite déchanté ; l'oeuvre de Justin Kurzel s’avérant au final être un énième film d’action ultra formaté avec des phases contemporaines très convenues.

Côté pitch, le film avait pourtant tout pour réussir puisqu'il reprenait les bases de l’univers très riche imaginé par le studio français, Ubisoft : une lutte séculaire entre Assassins et Templiers pour le contrôle du monde ; une société privée qui a inventé une machine révolutionnaire offrant la possibilité d’incarner l’un de ses ancêtres afin de revivre son histoire. Et une course après de mystérieux artefacts censés conférer un pouvoir illimité à celui qui les détient. Le tout entrecoupé, bien sûr, de nombreux allers et retours entre passé et présent. 

 

Que ce soit sous forme de film, donc, mais aussi de romans, bd, et bien sûr… de jeux, il n’y a pas eu une année depuis le lancement du premier opus en 2007 qui n’ait connu un nouvel Assassin’s Creed. Après l’excellent Odyssey, qui en octobre nous a fait découvrir la Grèce antique, le nouvel épisode de la saga : Rebellion, nous ramène aux côtés d’Aguilar, personnage principal du film, pendant l’inquisition espagnole… Mais sur mobile ! Durant cette période, le clergé, gangréné de l’intérieur par les templiers, traque, sous couvert de justice, les assassins dans tout le pays. Ce sera donc à vous de faire déjouer leurs plans en développant votre confrérie. Mais disons-le d’emblée, si l’univers de la franchise en fait l’une de ses forces, ici, le scénario n’est clairement qu’un prétexte à enchaîner les missions.

Contrairement à ses itérations sur consoles et pc, bien évidemment pas de monde ouvert sur ce support ! À la place un affichage 2d très cartoon avec une vision des personnages de trois quarts.

Concernant les mécaniques de gameplay, Assassin’s Creed Rebellion emprunte à la fois au jeu de rôle, de gestion stratégie, et au jeu tactique au tour par tour. Un immense fourre-tout, donc ! Mais plutôt cohérent. Et qui vous offrira énormément d’activités à réaliser !

 

 

Ainsi, si vous devez gérer votre confrérie et recruter toujours plus d’assassins, c’est pour mieux vous acquitter des différentes missions qui vous seront proposées. Qu’il s’agisse d’informations à récolter, d’artefacts à trouver, ou de cibles à éliminer, le principe est toujours le même. Vous choisissez sur la carte l’une des missions que vous avez débloquées, puis trois personnages en fonction de leurs caractéristiques propres pour constituer votre équipe d’assassins. Vient alors la phase d’action tactique très proche visuellement d’un jeu de plateformes – mais visuellement seulement ! – puisqu’ici, pas de mouvements ou de déplacements à gérer, juste des icones qui apparaissent avec un pourcentage indiquant les chances de réussite de chaque action en fonction de l’assassin choisi. Lorsque vous cliquez sur celles-ci le personnage se dirige automatiquement sur le lieu de l’action qui se résout en fonction des statistiques affichées.

 

Vous traverserez ainsi de nombreux tableaux à défilement horizontal, le plus souvent des pièces parsemées de pièges ou protégées par des gardes, chacune offrant des interactions ou dangers différents. À vous donc de bien choisir le personnage à utiliser puisqu’un seul de vos assassins peut traverser la salle et conduire votre groupe à la pièce suivante. Guerrier, soigneur, spécialiste en désamorçage ; chaque perso dans chacune des classes possède ses propres compétences. Le but étant d’atteindre les objectifs fixés tout en préservant l’intégrité de vos hommes. Car si l’un d’eux est éliminé, vous perdrez de précieux bonus de victoire. Et si tous les membres de votre commando tombent au combat, c’est l’échec immédiat et vous ne pourrez plus renvoyer vos assassins en mission avant un certain temps (à moins d’utiliser de précieuses fioles de soin).

Grâce à ce principe, on retrouve tous les éléments caractéristiques de la franchise : Les assassinats bien sûr, les exécutions discrètes avec lancers de pièces pour attirer les ennemis ; les combats à l’arme blanche ; l’utilisation des éléments du décor pour se camoufler ; le parkour ; les recherches de coffres, etc.

Si l’ensemble est plutôt fun et bien réalisé, les compétences particulières et animations spécifiques venant dynamiser les sessions, ces phases s’avèrent cependant vite répétitives. À noter qu’il est possible, dès le premier run, de laisser le jeu accomplir la mission à votre place… Un choix étonnant puisque cela enlève tout l’intérêt de la découverte. Enfin, lorsque vous aurez réussi une mission en préservant l’intégrité de votre groupe, vous débloquez un mode « rush » – utilisable moyennant un coût de mission et d’endurance plusieurs fois par jour – qui vous permet de simuler la mission afin de récolter à nouveau les gains associés (expérience, crédits, matières premières, etc…). Et si cette option vous sera très utile tout au long de l’aventure, ce ne sera pas la seule. Vous aurez à votre disposition de nombreuses activités pour faire évoluer votre confrérie. Vous pourrez d’ailleurs élargir le nombre de vos possibilités en ajoutant de nouvelles pièces à votre base… de la salle d’entrainement, à la forge d’équipements, en passant par la salle de cérémonie pour la promotion de vos assassins, ou la bibliothèque pour créer les codex indispensables à la montée en niveau de vos personnages… Entre les missions Histoire (pour débloquer de nouvelles zones), les missions de ressources (pour la création d’équipements), d’héritage (pour récolter des fragments d’Adn à collectionner et ainsi débloquer de nouveaux assassins ou en promouvoir d’autres), les missions codex, et j’en passe… les activités à réaliser sont donc très nombreuses... Et c’est sans compter les événements ponctuels qui peuvent être effectués sur plusieurs jours et les nombreux défis quotidiens tels que « tuer tant d’ennemis » ; « crocheter tant de coffres » et j’en passe…

 

 

Oui, mais voilà… Si, comme pour la plupart des bons free-to-play sur mobile, le plaisir est immédiat et le jeu addictif. (L’on se prend d’ailleurs rapidement à faire et refaire les mêmes missions, simplement parce qu’on souhaite fabriquer une nouvelle armure pour son perso ou cumuler des fragments d’Adn afin d’en débloquer un nouveau…) Malheureusement, et là encore, comme la plupart des jeux du genre, la courbe de progression fléchit elle aussi de façon drastique et ce dès la deuxième région atteinte. Si Rebellion se montre plutôt généreux avec une progression rapide sur les cinq premiers niveaux, il l’est donc nettement moins sur les cinq suivants et devient carrément cauchemardesque à partir du level 10. Le minimum requis pour mener à bien les missions nécessitant alors de longues heures à farmer indéfiniment les mêmes quêtes… ou, si vous manquez de patience, à mettre la main au portefeuille pour accélérer la progression !

Alors peut-on vraiment conseiller cet AC ? Eh bien, je vais être très clair… Ça dépend…  Je m’explique : Si vous connaissez déjà le principe de ce genre de jeux et que vous aimez, eh bien foncez ! Plutôt joli, avec des animations sympas, et de nombreux personnages à débloquer, suffisamment différents les uns des autres pour titiller votre fibre de collectionneur, Vous ne serez sûrement pas déçu.

En revanche, si c’est l’univers des AC que vous cherchez à retrouver, il faut bien garder en tête qu’il s’agit d’une adaptation mobile et que si elle est fidèle à la licence dans l’esprit, on est tout de même très loin des sensations de jeu éprouvées sur pc ou consoles… Le jeu est donc très plaisant sur les premières heures, grâce notamment à sa grande générosité, mais sa capacité à captiver sur le long terme dépend vraiment du joueur que vous êtes. Si la patience n’est pas vraiment votre plus grande qualité et que vous ne souhaitez pas mettre la main à la poche, mieux vaut passer votre chemin ! Pour les autres, je rappelle qu’il est gratuit, alors pourquoi pas tester ! 😉

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