Si depuis quelques temps les westerns et autres péplums ont été remis au goût du jour, les films de gangster dans la plus pure tradition du cinéma holywoodien, eux, se font bien plus rares. Lorsqu'on est fan du genre on ne peut donc que se précipiter en salles pour aller voir ce "Gangster Squad" racontant l'arrestation de Mickey Cohen ; Chef mafieux à la tête du Los Angeles des années 50.

Dès les premières minutes de film le ton est donné : Mise en scène pêchue, rythme soutenu et castagne calibrée. Vient ensuite la mise en place de l'intrigue réduite ici à son plus simple appareil : la constitution d'une équipe pour qui tous les moyens seront bons pour mettre fin au règne de Micky Cohen. Ce démarrage n'est pas sans rappeler "Les Incorruptibles", parenté appuyée tout au long du film, notamment par Sean Penn qui dans le rôle de Mickey Cohen nous fait obligatoirement penser au personnage d'Al Capone joué par Robert De Niro dans le film de Brian De Palma. Oui mais voilà, les rôles de cet acabit sont rares et souvent mis en valeur par tous les acteurs qui participent à la réalisation du film. Or n'est pas Brian De Palma qui veut ! Et si ici le casting semble alléchant, la sauce ne prend pas. Sean Penn en fait des tonnes ; Josh Brolin est fade et insipide ; et le mexicain de service, insignifiant. Seuls Robert Patrick en gâchette de l'équipe et Ryan Gosling en beau gosse de service parviennent à tirer leur épingle du jeu.

De son côté, la mise en scène contribue elle aussi à ce manque de naturel : les scènes d'action s'enchaînent – trop ? – rapidement. Et le réalisateur joue d'effets de manche et de ralentis à répétition au détriment d'une certaine sobriété. Au lieu de mettre la technique au service du film, le réalisateur semble privilégier la forme au fond.

En même temps, on ne peut lui reprocher de vouloir donner un peu de peps à un film dénué de toute tension dramatique. Alors que l'époque se prête à la corruption ; aux complots ; aux conflits de pouvoir et trahisons de tous bords, le film prend le parti de se concentrer sur les quelques vaines tentatives de l'équipe pour piquer le parrain du crime au sein de son organisation : une ou deux dégradations de casinos ; l'interception d'un convoi de drogue et la mise en place d'écoutes illégales... Au final, pas grand chose à se mettre sous la dent.

Enfin, si la filiation avec de grands noms du cinéma de genre tels que "L.A Confidential" ou "Scarface" est évidente jusque dans la recherche de répliques souvent bien écrites, on regrette là encore le manque de naturel qui se dégage des dialogues aujoutant à l'impression de voir un film ou l'enrobage est plus important que le fond.

Au final, on passe tout de même un moment agréable en replongant nostalgique dans le cinéma de gangster de notre jeunesse ; l'authenticité en moins. Une fois le générique de fin passé, il ne restera malheureusement pas grand chose de cet ersatz des "Incorruptibles".

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